Le Rite de Memphis
Il existait à l’orient de Paris un chapitre métropolitain du rite primitif dont les travaux remontaient officiellement au 21 mars 1721. Ce rite primitif – Paris 1721, était composé de sept chapitres fondateurs.
Antérieurement à 1721, date à laquelle il est cité pour la première fois, existait à Narbonne le Rite dit “de Narbonne“. Il était l’héritier de deux courants venus du passé Egyptien et Rosicrucien. Egyptien par “l’Ordre des Architectes Africains” (pris ici dans le sens d’Egyptien-Rite du Crata Repoa) et Rosicrucien par les «Frères de la Rose-Croix d’Or” ou d’Asie (en réalité EASIE, initiales de Eques A Sancti Johannis Evangelistae). Ce Rite avait à peu près disparu lorsqu’en 1779 il fut restauré dans sa vigueur primitive par le Marquis de Chefdebien sur le modèle du Rite des Philalèthes ( philos, ami – alètheia, vérité, de maçonnerie philosophique ou mystique créé par le marquis Charles-Pierre-Paul de Savalette de Lange) au sein de la loge mère “les Philadelphes” et il prit le nom de Rite Primitif des Philadelphes ou Rite Primitif de Narbonne.
En 1798, des officiers de l’armée de Bonaparte, dont de nombreux maçons (du Grand Orient de France, du rite des Philalèthes, et du Rite de Narbonne voire de l’Ordre des Architectes Africains, …), en mission en Egypte, sont en contact avec des initiés du Soufisme et des Collèges initiatiques Druzes du Liban. C’est la découverte au Caire d’une survivance gnostico-hermétique qui va finir par les convaincre de renoncer à la filiation de la Grande Loge d’Angleterre et de créer un nouveau Rite. Ainsi naquit la Loge “Les Disciples de Memphis”, au Caire, suivant la tradition du Rite de Narbonne.
Samuel Honis, initié à cette Loge, revient en France en 1814 et installe à Montauban, le 23 mai 1815 une filiale de la Loge “Les disciples de Memphis” qui devient la Mère-Loge du Rite de Memphis.
• 21 janvier 1816 : MARCONIS DE NEGRE est élu Grand Hiérophante.
• 23 mars 1838 : Création à Paris de la Loge «OSIRIS”.
• 21 mai 1838 : Création à Bruxelles de la Loge “La BIENFAISANCE“.
• 17 juin 1841 : Interdiction par le Préfet de Police de Paris suite à une
dénonciation pour menées républicaines.
• 5 mars 1848 : Autorisation de reprendre les Travaux.
Des Grandes Loges Nationales s’implantèrent alors dans différents pays, notamment en Roumanie, aux Etats-Unis d’Amérique, en Egypte, en Australie, en Angleterre où elle fut installée officiellement au Free Mason’s Hall à Londres le 4 juin 1872.
Le Rite de Misraïm
Ce Rite apparaît (ou plutôt réapparaît) à Venise en 1788.
Un groupe de Sociniens (secte protestante anti-trinitaire) reçut de Cagliostro une patente de Constitution. Il leur conféra les trois premiers grades de la Franc-Maçonnerie qu’il détenait lui-même régulièrement de la Grande Loge Unie d’Angleterre. Il leur conféra également les Hauts Grades de la Maçonnerie templière Allemande, qu’il détenait d’ailleurs tout aussi régulièrement.
Ne souhaitant pas travailler sous une rituélie magico-kabbalistique de Cagliostro, les sociniens choisissent de travailler sous le rite templier.
Le Rite essaima rapidement en Italie et apparut en France avec les frères Bédarride qui, de 1810 à 1813, développent ce Rite avec succès, quasiment sous la protection du Rite Ecossais.
Le Rite de Misraïm nourrit des liens étroits avec les Carbonarii dont il devient une pépinière et le refuge.
Une cinquantaine de Loges sont créées aux Pays-Bas, en France, en Suisse.En 1818, publication à Bruxelles des Statuts Généraux de l’Ordre de Misraïm pour les Pays-Bas. Il existait déjà alors des loges, notamment à Anvers, Mons, Courtrai et Bruxelles. En 1829, le Rite est introduit en Ecosse et en Irlande. Violemment anti-clérical et anti-royaliste, il fut dénoncé en 1822 à la police comme “Ennemi de I’Etat, de l’Autel et du Trône”, mais la police n’arrive pas à l’interdire. Le 18 janvier 1823, une perquisition chez le Frère Vehrnes, à Montpellier, permet cependant de découvrir des documents violemment anti-cléricaux et le Rite est interdit. Il reprendra ses activités en 1838, sera à nouveau interdit 1841 et, enfin, restauré en 1848.
Le Rite de Memphis-Misraïm
Jusqu’en 1881, les rites de Memphis et de Misraïm cheminent de concert dans un climat particulier fait d’une succession d’interdictions et réapparitions.
Peu après son installation en Angleterre (le 4 juin 1872), la Grande Loge de Memphis de ce pays nomme le Général Garibaldi membre honoraire et des relations sont aussitôt établies avec le Suprême Conseil Ecossais de Sicile et le Grand Orient d’Egypte.
Le 26 octobre 1876, le Grand Orient National d’Egypte (Rite de Memphis) confère au très Illustre Frère Garibaldi le titre de Grand Maître ad vitam.
C’est sous sa Grande Maîtrise, en 1881, après bien des discussions, que les Rites de Memphis et de Misraïm, qui avaient dans la plupart des Pays les mêmes Hauts Dignitaires, fusionnèrent. Cette fusion fut officialisée à Naples en 1899 et prit le nom de “Rite Oriental Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm“.
Garibaldi fut souvent désigné comme «véritable citoyen du Monde» et défini comme « Chevalier de l’Humanité », prônant « l’unité entre les hommes » et était convaincu de la nécessité de lutter « pour l’Humanité et la liberté en général ».
Adversaire irréductible de l’Eglise romaine, Garibaldi réclamait la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Il voulait introduire l’instruction obligatoire, gratuite et laïque en supprimant les congrégations religieuses; cependant, il refusait l’athéisme, l’indifférence et le “misérable matérialisme“.